Attention. Événement au théâtre du rond point. Il va faire très chaud au sens premier comme au figuré avec Béatrice Dalle qui joue avec les mots de Ronan Chéneau et nous donne sa vision du masculin. Rude, âpre, solide mais aussi malmené et en équilibre instable.
Béatrice Dalle surfe sur son image publique. Elle mène la danse ou plutôt les deux acrobates Edward Aleman et Wilmer Marquez.
Sulfureuse, forte et Rock. Sa voix magnifique sonne le glas, rugit et impose le désir.
David Bobée qui connaît très bien la comédienne pour l’avoir mise en scène dans Lucrèce Borgia et actuellement dans Elephant Man lui offre l’écrin idéal et fait une mise en scène splendide.
La lumière et les corps. La sueur et la voix. Le talc et l’eau. Le tout se mêle dans un ballet bouillonnant de chaleur.
À la fois un spectacle expérimental et une performance. Les deux acrobates repoussent leur limite, vibrent, souffrent. Les garçons presque nus, dégoulinant de sueur sous une chaleur de près de 50 degrés se jettent l’un sur l’autre, se tiennent en équilibre, font des portés, des mains à mains et virevoltent dans tous les sens.
On a chaud, on a peur, on retient son souffle puis, progressivement, on se laisse porter et emporter par ce ballet hypnotisant pour finir tous ensemble, connectés, en communion. Le temps s’est arrêté et quand ces trois magnifiques artistes s’enlacent, on a l’envie de bondir pour les rejoindre et, éventuellement leur arracher leur pantalon avec les dents (Oups ! Je m’égare, c’est la chaleur).
Warm ou le torride rejoint l’harmonie.
