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L’ABSENCE DU PÈRE

Dernière mise à jour : 10 mars 2021

FESTIVAL PARIS L’ÉTÉ

Je viens de voir une pièce extraordinaire au 104, à Paris, dans le cadre du festival Paris l'été.


L'absence du père librement inspirée par Platonov de Tchekhov et mise en scène par Lorraine de Sagazan.


Tchekhov est un maître dans les relations familiales complexes. C'est la première grande idée de Lorraine de Sagazan, mais ensuite il y a son travail de création, magique.

J'ai eu la chance de rencontrer à la sortie du spectacle Carole Willemot, la productrice du spectacle qui m'a un peu expliqué la genèse de cette œuvre (pièce) passionnante.

Le concept a été de partir de Platonov de Tchekhov, du thème « l'absence du père » et de laisser les comédiens lancer leurs idées à la volée suivant leurs propres expériences puis elle a retravaillé tout cela avec l'auteur Guillaume Poix pour en faire une pièce très écrite et absolument géniale.


La relation au père est si forte et Les comédiens (parfaits) ont été tellement impliqués que ça donne une osmose incroyable sur scène. On a l'impression de voir un travail collectif. Les répliques fusent, s'enchaînent, s'entrechoquent, nous parlent, nous bousculent. il y a une communion parfaite dans ce spectacle entre les comédiens, mais aussi avec le public


la seconde idée brillante est justement de mettre le public très proche de la scène en l'encadrant.

On se sent encore plus concerné parce qu'il se déroule sous nos yeux.

Ne soyez pas timides et choisissez Les premiers rangs. Les comédiens nous interpellent, jouent avec nous et nous avons l'impression d'être là, avec eux.


Depuis Festen, je n'avais rien vu d'aussi fou, inventif et aboutit.


La troisième Idée est le texte absolument magnifique. J'avoue et je le dis tout bas.

J'avais bien aimé la maison de poupée, mais il me manquais quelque chose pour être transcendée. Eh bien, c'était le texte. Je l'ai compris cet après-midI. Je sentais les comédiens un peu en roue libre et ça m'avait gêné. Ce n'est pas du tout le cas dans l'absence du père et c'est une grande surprise.


Pour vous donner le ton, voilà deux répliques croustillantes :

Les gens s'accordent des moustiques accorde toi de nos histoires.

Shakespeare, ma femme et ma belle-mère, j'ai besoin de rien d'autre.


la troisième très bonne idée, c'est la marque de Lorraine de Sagazan. Cette Metteuse en scène est en train de créer un art nouveau. Rien que ça !

On n’est plus au théâtre. On n’est pas au cinéma. On est dans le réel. Dans un certain réel.

C'est incroyable cette sensation. Les comédiens ne donnent pas impression de jouer. Ils sont les personnages. Il peut y avoir plusieurs scènes. Des arrêts sur image, des champs, contres champs et pourtant le tout devant nous et sans artifice.

Cela donne une fluidité parfaite et une véritable performance. Il doit être très jouissif d'être sur scène et si j'avais pu en pousser un, je l'aurais fait avec grand plaisir.


Enfin la scénographie. L'esthétisme est magique. Que ce soit le décor assez minimaliste et pourtant très beau, harmonieux, équilibré. Les lumières et... mais je ne le vous dirais pas, car je vous en laisse la surprise.


Il y a dans cette pièce des tonnes de scènes cultes. La demande en mariage, l'arrivée de la femme et la fin délicieusement folle.


J'ai tout aimé. Même le dernier acte un peu long, d'après moi, mais qui là aussi, en me faisant sentir un peu de lassitude, m'a mis dans un état particulièrement intéressant et m'a encore plus rapproché des personnages qui sont eux-mêmes fatigués de ces intrigues.


Je pense que j'en ai assez dit et que vous avez dû comprendre. Cette pièce est un pur chef d'œuvre à mes yeux ébahis


Je n'en reviens pas encore au moment d'écrire cet article.


Je vais peut-être avoir la chance de rencontrer Lorraine de Sagazan et je le souhaite de tout Cœur, car j'ai vraiment l'envie de comprendre ce qu'il y a dans cette tête et comment elle travaille.

L'invitation est lancée et je serais heureux de vous faire partager cette entrevue a l'occasion.





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